Logo COMMUNE DE CHAZEUIL

GUIDE
« VOS DROITS ET DÉMARCHES »
POUR LES PARTICULIERS

Accueil particuliers / Justice / Contestation d’un jugement / Qu’est-ce qu’une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) ?

Qu’est-ce qu’une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) ?

Lors d’un procès devant une juridiction judiciaire ou administrative , vous pouvez contester la loi qui est appliquée si vous estimez qu’elle est contraire aux droits et libertés garantis par la Constitution. Vous pouvez poser une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) avant que l’affaire ne soit jugée. Si toutes les conditions sont réunies, c’est le Conseil constitutionnel qui va examiner la loi contestée et décider si elle ne doit plus être appliquée.

Question prioritaire de constitutionnalité : résumé de la procédure

Qu’est-ce qu’une QPC ?

Lors d’un procès, si vous estimez qu’une loi est contraire aux droits et libertés garantis par la Constitution, vous pouvez poser une QPC avant que l’affaire ne soit jugée.

La QPC sera d’abord examinée par la juridiction devant laquelle le procès est en cours.

Après examen, elle peut être transmise au Conseil constitutionnel.

Le Conseil constitutionnel juge alors si la loi est conforme aux droits et libertés garantis par la Constitution.

Seules les lois peuvent être contestées dans le cadre d’une QPC.

Droits et libertés garantis par la Constitution

Les droits et libertés sont issus de la Constitution de 1958 et des textes auxquels renvoie le Préambule de la Constitution.

Le Préambule de la Constitution renvoie aux textes suivants :

  • Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789

  • Préambule de la Constitution de 1946

  • Charte de l’environnement de 2004

Attention

vous ne pouvez pas invoquer un texte de droit international comme la Convention européenne des droits de l’Homme.

Lois concernées

Le texte contesté doit être de nature législative, c’est-à-dire une loi ou une partie de celle-ci. Les textes réglementaires tels qu’un décret ou un arrêté ne peuvent pas faire l’objet d’une QPC.

Le texte contesté doit être directement applicable à votre cas. Par exemple, si vous êtes poursuivi pour avoir enfreint tel article de loi.

Conditions

Avant qu’une affaire ne soit jugée, les parties à un procès civil ou administratif ( demandeur et défendeur ) ou à un procès pénal (mis en cause, partie civile, ministère public ) peuvent poser une QPC.

La QPC peut être posée quel que soit le type de litige (civil, pénal, administratif).

Elle peut être posée lors du premier procès ou lors d’un recours ( appel , pourvoi en cassation ou en recours devant le Conseil d’État ).

En matière pénale, si c’est une affaire criminelle , la QPC ne peut être posée que devant le juge d’instruction. Une QPC ne peut pas être posée devant la cour d’assises.

La QPC doit être posée par écrit et comporter une justification, c’est-à-dire expliquer pourquoi la loi est contestée. Cet écrit doit toujours être à part des autres conclusions données à la juridiction.

Si un avocat est obligatoire dans une affaire, c’est l’avocat qui va poser la QPC devant le tribunal ou la cour.

1ère étape : examen de la QPC par les juridictions

La juridiction devant laquelle la question est posée doit faire un premier examen.

La juridiction saisie d’une QPC doit examiner les points suivants :

  • Si la loi est applicable au litige ou à la procédure

  • Si la loi n’a pas déjà été déclarée conforme à la Constitution par le Conseil constitutionnel (sauf changement des circonstances)

  • Si la question posée a un caractère sérieux ou nouveau

Lorsqu’une QPC est posée devant un tribunal ou devant une cour d’appel (judiciaire ou administratif), un examen doit se faire immédiatement.

Lorsqu’une QPC est posée devant la Cour de cassation ou le Conseil d’État, un examen doit se faire dans un délai de 3 mois.

Si les conditions de la QPC ne sont pas réunies

Si la QPC était posée devant un tribunal ou devant une cour d’appel (judiciaire ou administratif), elle n’est pas transmise à la Cour de cassation ou au Conseil d’État. La procédure reprend son cours.

Si la QPC était posée devant la Cour de cassation ou le Conseil d’État, elle n’est pas transmise au Conseil constitutionnel. La procédure reprend son cours.

À savoir

aucun recours n’est possible si la QPC n’est pas transmise.

Si les conditions de la QPC sont réunies

La QPC est transmise à la Cour de cassation si elle a été posée devant un tribunal ou une cour d’appel judiciaire.

La QPC est transmise au Conseil d’État si elle a été posée devant un tribunal administratif ou une cour d’appel administrative.

La QPC est transmise au Conseil constitutionnel si elle a directement été posée devant la Cour de cassation ou devant le Conseil d’État.

2ème étape : traitement de la QPC par le Conseil constitutionnel

Le Conseil constitutionnel doit rendre sa décision dans un délai de 3 mois.

Si le Conseil constitutionnel déclare la loi conforme à la Constitution

La loi est maintenue, elle continue de s’appliquer. Toutefois, le Conseil constitutionnel peut apporter des précisions sur la façon d’appliquer la loi.

L’affaire peut reprendre son cours. La loi en question continue de s’appliquer en tenant compte éventuellement des précisions du Conseil constitutionnel.

Si le Conseil constitutionnel déclare la loi contraire à la Constitution

La loi en question est abrogée, c’est-à-dire qu’elle est supprimée, elle ne peut plus s’appliquer. Cette suppression peut être immédiate ou reportée à une date fixée par le Conseil constitutionnel, le temps qu’une nouvelle loi soit votée.

L’affaire peut reprendre son cours, mais la loi concernée ne peut plus être appliquée.

À noter

il est impossible de faire appel d’une décision du Conseil constitutionnel.

Direction de l’information légale et administrative

10/07/2020

Définitons

Juridictions judiciaires : Tribunaux civils et pénaux

Juridictions administratives : Tribunal administratif, cour administrative d’appel, Conseil d’État

Demandeur (justice) : Personne engageant un procès et qui demande une réparation de son préjudice

Défendeur (justice) : Personne contre laquelle une action en justice est engagée

Parquet (ou ministère public) : Corps de magistrats représentant les intérêts de la société devant les juridictions

Appel : Voie de recours par laquelle une partie à un procès demande un nouveau jugement de l’affaire par une juridiction supérieure

Crime : Infraction la plus grave punissable par une peine de prison (homicide volontaire ou viol par exemple)

Mémoire : Document par lequel une partie (demandeur ou défendeur) présente ses conclusions (ce qu’elle demande au juge) et les moyens (arguments de droit et de fait qui les appuient). Par exemple, mémoire en défense pour la partie qui défend.

Pour en savoir plus

Références